Eglise Russe

La présence russe s'affirma dès le Second Empire. Nobles, militaires, hauts fonctionnaires du tsarisme,
tous se laissaient prendre au charme de la Côte Basque.

Le recteur de l'église de Pau, le R.P. Hérodien venait chaque année pour la saison balnéaire. Il rassemblait ses ouailles au Grand-Hôtel. L'afflux de visiteurs russes finit par faire naître l'idée de construire une église. Le métropolite de Saint-Pétersbourg donna son autorisation en 1877. Un comité se constitua présidé par Michel Volkonski, grand maître de la Cour d'Alexandre III, toujours le premier arrivé et le dernier parti. Le grand-duc Mikhaïlovitch appuya son initiative.
En attendant le local adéquat, la célébration du culte était assurée dans un salon du Palais.

Les fonds recueillis pour la construction de l'église s'avéraient cependant insuffisants. Alors, tout le monde fit un effort, à commencer par la municipalité qui vota une subvention de 10 000 frs. Jules Gommes au nom de la Banque parisienne, réduisit de moitié le prix du terrain. Deux célèbres peintres russes, Aïvazovski et Makovski offrirent des toiles dont la vente constitua un précieux apport. L'achat du lot n° 47 se fit en 1890.

          


Oscar Tisnes dressa les plans selon les normes byzantines. L'architecte accrédité du saint-synode remania la façade et ajouta les deux dômes cerclés d'or.

L'entreprise Denis Cousin pouvait se mettre à l'ouvrage. La pose de la première pierre eut lieu le 14 Octobre 1890, effectuée par le grand-duc Michel.

Une fois célébré l'office au Palais, l'archiprêtre bénit l'emplacement de la future église et la boite de plomb contenant un parchemin et des pièces de monnaie fut scellée dans les fondations.

La fête s'étendit à toute la ville avec retraite aux flambeaux, falaises embrasées, arbres constellés de lanternes vénitiennes, feu d'artifice.


     
 
  L'église St-Alexandre-Nevski
 
     
     
Par une belle matinée de Septembre 1892 se déroulèrent les cérémonies d'ouverture et de consécration de l'église
qui se profilait toute blanche sur la masse sombre d'un bosquet de pins. L'ambassadeur de Russie à Paris,
le très populaire baron de Mohrenheim, le sous-préfet, le maire de Biarritz et des membres
de la famille impériale y assistèrent.
     
 
 
     
La vie paroissiale sera jalonnée d'événements heureux ou malheureux. L'impératrice, Maria Feodorovna, mère de Nicolas II, viendra à maintes reprises y prier.

Le roi Alexandre de Serbie sera reçu selon la tradition russe avec le pain et le sel.

Un service funèbre pour l'impératrice d'Autriche assassinée (Sissi) fut célébré. Toutes les dames de l'assistance dont la reine Nathalie qui présidait la cérémonie étaient vêtues de blanc.
     
 
Le mariage Bariatinsky-Yourievski, le 18 Octobre 1901, constitua un événément mondain.

Fille du tsar Alexandre II, la princesse Catherine Yourievski " jolie comme une madone " dans sa robe de satin blanc, s'unissait au beau prince Alexandre Bariantinsky. Toilettes de mousseline, tiares d'argent à plumes, parures de diamants, uniformes chamarrés, tiares d'argent incrustées de pierreries et chapes de drap d'or des officiants : le regard était comblé.
     
 
     
 
     

Un autre grand mariage marqua les annales de la communauté. Il eut d'autant plus de retentissement
qu'il venait après l'effondrement du régime tsariste.

Le grand-duc Dimitri épousait le 21 Novembre 1926, la riche héritière du roi du cuivre, l'américaine
Audrey Emery. Dimitri avait participé dix ans plus tôt à l'assassinat de Raspoutine. Sommé après le meurtre
de rejoindre les troupes russes qui occupaient la Perse, ce banissement déguisé lui avait sauvé la vie.

Le couple reçut l'icône d'or offerte par toutes les églises d'Europe. Après le dîner de cent couverts au Palais,
la réception se poursuivit à La Rochefoucauld.

     
     
L'ancien cadastre porte la mention " propriété du gouvernement et Empire russe " mais l'église
construite sur des fonds privés échappa à l'Etat soviétique.

Elle a été restaurée en 1984, en partie grâce à des libéralités de la princesse Galitzine.
 
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Texte de Monique et Francis Rousseau - Biarritz-Promenades
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