Les Hôtels


Hôtel Continental
 
L'augmentation constante d'une clientèle internationale incitait à développer l'hôtellerie et, si possible,
à la localiser sur le front de mer.

Barthélemy Peyta le comprit. En 1881, il acheta 2 700 m² de terrain à la Banque parisienne.

Le corps principal de l'hôtel (quatre étages, le cinquième mansardé) fut édifié par l'entreprise Moussempès sur les plans de l'architecte Pierre Louis.

L'hôtel ouvrit le 5 Août 1883.

L'été, la clientèle prenait ses repas sur la terrasse en face de l'océan et du Palais. L'hiver,
elle disposait de chambres donnant au midi avec salons particuliers tournés vers le jardin anglais et le tennis.

Il y avait le choix entre le restaurant et une table d'hôte de deux cents couverts.

Le site assurait le spectacle, non seulement de l'océan, mais aussi d'initiatives en tout genre,
depuis les feux d'artifices jusqu'à l'envol de montgolfières. Quant au tram à vapeur, il s'arrêtait devant la porte.
Le Continental s'agrandit progressivement.

M. Peyta accueillit en 1885 la princesse Katia Yourievski et ses enfants. Elle avait épousé le Tsar en 1880 malgré
l'opposition de la Cour, mais avait dû prendre le chemin de l'exil après l'assassinat de son époux en mars 1881.

1888 fut l'année des grands-ducs Georges, Alexandre et Michel Mikhaïlovitch, grands buveurs devant l'Eternel.
La noblesse russe était là mais aussi les Batoline, milliardaires de la banque et des journaux, les Morosoff,
rois du textile moscovite, les comtes Toll, grands commis de l'Etat.

Les Anglais ne boudaient pas le Continental. A l'occasion du séjour de la reine Victoria en 1889, l'hôtel logea la princesse Louise, troisième enfant de la souveraine et son mari, gouverneur du Canada.

Sir Henry Campbell-Bannerman, Premier Ministre, revint s'y reposer en 1907. Il assista dpuis la fenêtre de sa chambre au naufrage du trois-mâts suédois Le Padosa. Il ne se doutait pas qu'il allait mourir l'année suivante, et encore moins, que l'investiture de son successeur, Lord Asquith se ferait officiellement en face, au Palais.

Paul Peyta décédait le 1er juin 1907 et son fils Paul prit la relève. Mais, la Grande Guerre devait
disperser la clientèle de marque. La noblesse espagnole renoua avec Biarritz après l'armistice.

Le 21 mai 1920, s'était constituée la Société de l'hôtel Continental dont les 1 600 actions se partageaient
entre seize propriétaires et négociants qui achetèrent le fonds de commerce hôtel-restaurant à Paul Peyta.

La Seconde Guerre mondiale brisa les reins de bien des Sociétés.
Le Continental servit d'hôpital militaire pendant quinze mois. En 1945, il sera vendu en appartements.
   
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Texte de Monique et Francis Rousseau - Biarritz-Promenade
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