Les Quartiers de Biarritz

L'Atalaye

Des générations ont arpenté ce promontoire d'où les Biarrots guettaient le passage des baleines,
attendaient le retour des pêcheurs, repéraient le vaisseau ennemi.

Pour traiter les affaires d'intérêt général, " le corps de la commune et du commun peuple " se
rassemblait " en capitou " sur l'Atalaye. On y discutait de la levée des hommes pour les
guerres du roi, de la réquisition des mariniers et des bateaux, des difficultés dûes aux
nombreuses désertions.

Victor Hugo se laissa prendre au pittoresque
du site et Taine au clair de lune s'effraya
de " la respiration menaçante de l'océan ".


La tour en 1890

L'Atalaye en 1900 se composait de :

 
. La guérite de la douane.
. La chaumière.
. Les ruines de Ferragus.
. La Tour de la Humade.
. Le sémaphore.
. La Villa Verte.
. La Villa Vizcaïna.

De cet ensemble, il ne reste plus rien.

La Tour dite improprement La Humade
(de son vrai nom, La Haillé)

La première, la vraie, la seule tour de la Humade se dressait depuis 1621 sur la colline d'en face, au-dessus de la Villa Belza.

Les marins retenus à terre par l'âge y montaient la garde. Lorsqu'ils prévoyaient que le retour au port serait trop dangereux, ils y enflammaient des faisceaux de paille humide. La fumée noire avertissait les pêcheurs qui mettaient alors le cap sur Guéthary ou Socoa.

Son équivalent sur l'Atalaye, La Haillé, prit, plus tard, à tort, le nom de La Humade.

Elle a été rasée par les Allemands en 1943.
La Chaumière
Vers 1760, les pêcheurs formaient une association ayant pour but le sauvetage. La commune mit à leur disposition un terrain sur lequel ils installèrent un magasin pour leur provision de combustibles et une maisonnette.

Louise Moussempès née Million est la dernière occupante de la chaumière à avoir alimenté le feu de la tour.

Fille de marin-pêcheur-sauveteur, marchande de marée, très liée au syndicat des marins du port, elle connaissait tout le monde et tout le monde la connaissait.
Le Sémaphore
En remplacement de l'ancien télégraphe aérien Chappe, fut monté en 1860, le mât de signaux pour " la télégraphie nautique universelle ", capable de communiquer avec les bâtiments de toutes les nations, constitué d'un grand mât à hunier et cylindre d'acier de 10 m de haut, équipé de bras mobiles.

Le sémaphore se doublait d'une station météorologique. Des oriflammes indiquaient quotidiennement les prévisions de la journée.

On accédait au balcon supérieur du sémaphore par un escalier droit qui partait de l'entrée de la villa Verte.

De la tradition biarrotte, il ne reste que deux souvenirs, deux copies de monuments d'origine :

. La croix de l' Atalaye.
. Le portique de la cloche d'alarme (veuf de sa cloche).

La Croix de l'Atalaye
La première croix placée en 1759 par Bernard Hiriart signalait l'entrée du port. La municipalité de 1936 en éleva une nouvelle au même emplacement. On la devait à la générosité de la famille Lacombe qui exauçait un voeu exprimé par le chanoine Larre peu avant sa mort.

L'ancre du navire naufragé Le Padosa retirée des flots tient lieu d'ex-voto à la nouvelle croix.


La Cloche d'Alarme

A cet emplacement se trouvait la croix des trépassés, en mémoire du capitaine Berdoulin et de son fils, noyés au pied de l'Atalaye.

Au temps des traînières et des pinasses, lorsque couvait la tempête, les anciens aidaient les embarcations à franchir la passe. Ils mesuraient la cadence des houles, puis, béret à la main, ils tendaient le bras pour avertir l'équipage de se tenir prêt.

Au moment propice, ils ramenaient le béret sur la poitrine. Les rameurs à ce signal souquaient sur les avirons.

 
La cloche d'alarme installée au siècle dernier et que l'on agitait en cas de péril en mer a été retirée en 1969.
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Texte de Monique et Francis Rousseau - Biarritz Promenades

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