La mode des bains de mer redonna une vitalité à Biarritz. Le bassin du Vieux-Port (en fer à cheval) était calme.
Il connut très tôt la faveur des baigneurs. Pierre Moussempès, maître-charpentier, adressait en février 1784
au lieutenant-général de l'amirauté à Bayonne une requête : il souhaitat placer au Port-Vieux des loges ou
guérites pour les étrangers qui cherchaient à se déshabiller " en cachette avec plus de sûreté ".
Mais la communauté de Biarritz s'opposa au projet.
En 1833, le conseil municipal signale " jusqu'à ce jour des tentes ont été dressées sur le rivage, sans ordre,
éparses çà et là ".
En 1840, un peuple tout entier barbotait au Port-Vieux. Grandes dames, marchandes et grisettes, en
longues blouses, pantalons de laine et chapeaux de paille se mêlaient aux banquiers, armateurs et commis.
Devant l'affluence, " la mère Albiran " eut l'idée, comme Moussempès avant elle, de planter une toile de
tente grise sur le sable. Elle en eut pour dix écus. Dès la première année, cette installation sommaire
lui en rapporta plus de mille. L'idée était lancée. Des marins vinrent installer des baraques en planches
équipées de bancs et de porte-manteaux. |