La vie mondaine

Les Visiteurs Anglais

La Reine Victoria

L'année 1889 sera pour Biarritz, celle du séjour de la
Reine Victoria, sans doute la plus grande reine d'Angleterre, qui vint avec une suite nombreuse et descendit au
pavillon La Rochefoucauld en mars et avril.

PETITES CHRONIQUES D'UN SEJOUR ROYAL > > >

Depuis Windsor, arrivaient Jacquot, l'âne gris, la carriole, le lit en acajou massif et le fauteuil de bois doré de la reine.

La souveraine - elle avait alors 70 ans - et les cinquante-sept personnes de sa suite arrivèrent en gare de La Négresse par train spécial le 7 mars 1889.

Ressortis pour l'occasion, les réverbères de l'époque impériale aux initiales N.E. s'échelonnaient dans la nouvelle avenue Victoria. Le vent fut de la fête. Il éteignit les lampes à gaz et fit valser les lanternes vénitiennes.




 

La reine en grand deuil traversa Biarritz. Les Hindous de sa suite dont on précisa que ce n'étaient pas des sikhs mais des musulmans du Bengale, firent sensation avec leurs riches costumes orientaux et leurs barbes de jais.

Le comte de La Rochefoucauld attendait sur le perron. Il remit à S.M. la clé en or ciselée pour la circonstance par la bijouterie Artéon de Bayonne.

Le séjour à Biarritz fut sans histoire avec promenades répétées au Rocher de la Vierge, visite détaillée du château Boulard, après-midi chez le général Bourbaki à Bayonne.

 

Elle alla même, par train spécial, jusqu'à Saint-Sébastien pour rendre visite à SM la reine Marie-Christine d'Espagne.

A Biarritz, entre autres, elle alla s'incliner à Barroilhet sur la tombe des officiers anglais tuès lors des combats
de décembre 1813 et à l'église anglicane Saint-Andrews se recueillir au pied du mémorial élevé en souvenir des
combattants anglais disparus lors de la campagne 1813-1814.


La souveraine aimait beaucoup se promener avec sa petite voiture à âne ou en landau
sur les plages et dans le voisinage.
   

Le Roi Edouard VII, son fils, était déjà venu dans la ville en mars 1879 lorsqu'il était prince de Galles.
Il y revint plusieurs fois avant de succéder à sa mère comme roi d'Angleterre, et y séjourna cinq années
consécutives, entre 1906 et 1910, restant chaque fois de 27 à 48 jours.



Le roi Edouard VII arrivant à la Gare de La Négresse


et lors d'un de ses départs, accompagné par la princesse Frédérika de Hanovre et la nouvelle Reine d'Espagne.
Les chroniqueurs mondains l'avaient surnommé " Roi de Grande-Bretagne et de Biarritz ".

Edouard VII partageait son temps entre son travail, ses amis, les excursions dans le pays, de longues stations au golf pour jouer au croquet.

il se promenait sur la côte où poussait jusqu'à Saint-Sébatien pour rendre visite à Alphonse XIII et à la reine Christine et rencontrer sa nièce, future reine d'Espagne.



Lors de ses séjours à Biarritz, il eut l'agréable surprise d'y rencontrer une population sachant pratiquer avec un tact parfait les lois de la bonne hospitalité française.



Les habitants savaient, en effet, que le plus précieux des biens, pour les souverains, c'est la liberté d'aller et de venir à leur guise, de vivre comme de simples citoyens, de passer inaperçus même, sans être en butte - comme presque partout ailleurs - à l'indiscrétion obsédante et à la gêne. Et Edouard VII goûta à ce point les égards sympathiques et discrets de tout le monde dans cette station, qu'il avait adopté définitivement Biarritz comme sa villégiature préférée.


Royal-Biarritz
 
C'est à son patronnage que l'on doit la fondation à Biarritz de l'Institution des garde-malades anglaises " King Edward's Nursing Home ".

Sur cette photo, l'expéditeur (celui qui est de dos et qui salue) explique que le roi vient visiter la voiture ambulancière qu'il a offerte l'année d'avant à la Ville et qu'il l'a décoré de l'ordre de Victoria.

 

Il s'intéressait de près à la vie de la station, aux sports,


à la pelote rencontrant Chiquito de Cambo, le champion du moment, en compagnie de Lord E. Hambro, son
banquier et co-propriétaire du Biarritz-Golf-Club, M. Gréville, Duc de Devonshire, M. Leremboure et du
Général Clarke, au cours d'une partie organisée en son honneur au fronton de Sare.
   

à l'aviation, félicitant Louis Blériot.

Il alla même à Pau pour assister aux essais de
Wilbur Wright en 1909,

ou aux courses de chevaux, où on le voyait souvent
parmi les spectateurs les plus acharnés.


Edouard VII au Golf de Biarritz où il venait régulièrement écouter la musique et récompenser
les vainqueurs de la compétition qu'il dotait...
... rendant visite à la Duchesse de Manchester
avec le roi Alphonse XIII
ou sortant de l'Hôtel d'Angleterre


Le séjour d'Edouard VII à Biarritz avait été de 27 jours en 1906, de 31 jours en 1907 et 1908,
39 jours en 1909 et de 48 jours en 1910.

Il abandonna malheureusement trop tôt le climat bienfaisant de Biarritz pour affronter les froids et mortels
brouillards d'Angleterre et, sur le quai du départ, il répétait gaiement qu'il serait heureux d'y revenir au
printemps suivant.

La dernière photographie du roi prise à Biarritz
quelques semaines avant sa mort

Lorsque le roi Edouard VII quitta Biarritz, par train spécial, le soir du 26 Avril 1910, il semblait plein de santé. La bronchite qu'il avait contractée, au théâtre, à son passage à Paris, avant d'arriver à Biarritz, était guérie ou du moins semblait l'être et les journalistes anglais, à son retour à Londres, déclaraient que jamais il n'avait paru mieux portant.

Le voyage de Biarritz à Londres se fit sans aucun arrêt, et le souverain était dans un tel état de force et de belle humeur qu'étant arrivé à 6 heures de l'après-midi dans sa capitale, il allait le soir même au théâtre du Covent Garden.

Mais après la température si favorable de Biarritz, Edouard VII dût être très sensible au temps affreux qu'il faisait en Angleterre. Malgré la pluie, le vent et le froid, il alla à Sandringham où il contracta les germes du mal qui l'emporta en quelques jours seulement.
Royal-Biarritz


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Ses petits-fils, le prince de Galles, futur Edouard VII et son frère, le duc d'York, futur George VI,
vinrent à Biarritz en 1920, descendant à la villa Hélianthe.

En tant que prince de Galles, puis ensuite comme duc de Windsor, cet héritier de la couronne d'Angleterre fut un grand amoureux de Biarritz.

On le rencontrait règulièrement sur l'un des cinq parcours de golf de la côte, ou encore au terrain de polo que fréquentait assidûment Alphonse XIII.

Après son abdication et le dernier conflit mondial, Edouard VIII, devenu duc de Windsor, revint régulièrement séjourner à Biarritz avec la duchesse, jusqu'à sa mort en 1972.

 

 
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