Villa Genin

Avec son donjon crénelé de quatre étages desservis par un escalier intérieur en spirale (six pièces par étage), coiffé
d'une coupole de plomb de forme quadrangulaire éclairée par des oeils-de-boeuf, cette construction voulue par Auguste Genin, réplique de la tour Quinette d'Etampes qui abrita des amours royales était une curiosité pour le promeneur qui découvrait la villa Genin au détour de la rue. Baptisée " La Jacqueline " par son créateur, la maison n'arrêta
pas de susciter curiosités et légendes.


 

Ses échauguettes étaient porteuses de dédicaces : " à Jacqueline ", " à Augusta ", " à Gabrielle ", etc... en hommage à six amies du maître de céans.

Le seigneur des lieux était l'ingénieur Auguste Genin, originaire de Bourgoin, administrateur de plusieurs usines à gaz en France.

Avant même de signer le traité pour l'éclairage au gaz de Biarritz, il achetait du terrain à la famille Lacombe.

La pose de la première pierre de l'usine eut lieu le 10 janvier 1870. La construction s'acheva en juillet de la même année.

Mais il fallut neuf années, de 1877 à 1886, pour construire la tour Génin, en pierre du Dauphiné avec ses murs d'un mètre d'épaisseur, sur le plan d'un trèfle à quatre feuilles.

Les jardins, qui l'entouraient, rejoignaient le parc du domaine impérial.

 

     
Paul Faure en rappelait les particularités, dont celles-ci : " Et cet autre, qui en hommage à six dames de son
intimité, ajouta à son énorme maison, déjà ronde, crénelée, et coiffée d'un dôme aux formes de légumes, six
tourelles ornées d'une dédicace commémorative ".
 

Certains prétendaient que dans chaque tourelle était enterré le cadavre d'une maîtresse des lieux...

 



Auguste Genin n'eut pas le temps de profiter de son étrange demeure.

Il mourut subitement à Nevers en janvier 1889. Collectionneur de meubles anciens, il laissait du mobilier, des tableaux, statuettes, pendules, médailles et bijoux pour une valeur globale de 50 000 frs.

A sa mort, le 8 Janvier 1889, la ville renonça à cet héritage contre la somme de 6 000 frs versée par les héritiers du défunt.

Auguste Genin avait dessiné les armoiries de la Ville de Biarritz qu'il avait présenté le 10 Janvier 1870 à la Municipalité.



On distingue, tout au fond, la villa Jacqueline qui domine le paysage et à côté l'usine à gaz.


Vue prise du parcours du Biarritz Golf Club en 1928 - la villa Jacqueline et l'usine à gaz (Coll. G. Razin)

Par un triste matin de Novembre 1963, on rasa " La Jacqueline " pour construire un disgracieux immeuble en béton.

 

Textes de Monique & Francis Rousseau - Biarritz-Promenades
Textes de Monique & Julie Beaufils - Biarritz - Mémoire d'images


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